Je vais vous écrire, là, à froid, parce que je sais pas quand je vais redescendre de mon nuage. Depuis 14 h cet après-midi, je flotte, je suis comme sur une autre planète... même le magasinage (une de mes activités préférées) n'a pu me faire revenir sur terre - c'est peu dire ;).
Saviez-vous cela, vous autres, que les messieurs et les mesdames de Postes Canada travaillaient entre les Fêtes? Moi je ne savais pas. Alors, cet après-midi je pars pour une séance de magasinage en règle. Tsé, après cinq jours de cloitre dans la maison à manger du paté à la viande (oui, oui, il m'en reste encore et on est rendu au 29 décembre), de la dinde, à boire du vin blanc, à faire des coucous et des bisous à mon beau Adrien, à me coucher très très tard et me lever très très tôt, j'ai donc décidé de sortir de mon chez-moi.
Je sors donc sur la galerie et j'ouvre la boite aux lettres. . Étrange que je me dis je croyais vraiment que comme moi, les facteurs avaient congé jusqu'au 3 janvier, mais bon. Il y a 3 lettres. Une revue, une offre pour une carte de crédit (incroyable taux d'intérêt, juste pour vous...ya right!) et une lettre blanche.
Je reviens dans la maison, parce que la lettre blanche m'a fait arrêter le coeur. Mon nom, mon adresse y figurent. Coin supérieur gauche : Logo, Ville de Val-d'Or, Service culturel. Tac, tac, mes genoux flanchent, je pense même que j'ai poussé un gémissement (je ne suis pas trop certaine, mais bon, ce n’est pas vraiment essentiel à ce stade-ci de l'histoire ;). Remets les clés d'auto dans mes poches et reviens m'asseoir à la table de la cuisine (et non, si vous voulez le savoir, je n’ai pas pris la peine d'enlever mes bottes, ni d'enlever mon manteau).
Je mets la lettre sur la table et je la regarde. Je n'ose pas l'ouvrir. J'ai peur. Calvaire que j'ai peur de ce qu'elle peut contenir, cette lettre blanche avec le logo du Service culturel de Val-d'Or dans son coin supérieur gauche! Je ferme les yeux et je me dis : « Faites que ce soit positif, mon Dieu, faites que ce soit positif ».
Ah, je ne vous ai pas encore dit ce que j'attends comme réponse de la Ville de Val-d'Or. Désolée, j'suis encore sur mon nuage...
En septembre dernier, je mettais la touche finale à une nouvelle de 3 000 mots que j'ai envoyés au Service culturel de Val-d'Or pour participer à un projet littéraire qui réunirait les textes d'auteurs amateurs et professionnels de Val-d'Or. Les textes choisis - ce n'est pas un concours, mais une sélection de textes - seront publiés dans un livre qui paraitra au printemps prochain, dans le cadre du Salon du Livre de l'Abitibi-Témmiscamingue.
Donc, j'ai écrit une nouvelle de 2 999 mots sharp!!!! Pour être honnête, j'ai du couper (maudit que j'haï ça couper, mais bon, fallait ben que je respecte les règlements, hein ;) J'ai mis le tout à la poste le 15 septembre et continuer ma vie, même si mon esprit était souvent dans les vapes en essayant d'imaginer où du diable pouvait bien être rendu mon manuscrit. On avait indiqué que les textes choisis seraient dévoilés la première semaine de novembre. Première semaine de novembre arrive, pas de réponse, pas de nouvelles: ouais, ouais, je vous vois penser : pas de nouvelles, bonnes nouvelles... mais avec moi ça marche jamais, ça... pas de nouvelles, souvent c'est que j'ai été flushée, où qu'on m'a perdu, où que je fittais pas, où que j'étais pas au bon endroit au bon moment, bref... j'ai jamais pris ça pour du cash, le pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Puis, après, j'ai oublié. Tsé, un moment donné une fille (où un gars, si vous êtes un gars) se tanne de jamais être dans la bonne gang ou que les planètes ne soient jamais alignées quand c'est ton moment à toi!.
Donc, cet après-midi, j'ai la lettre en face de moi et j'ai la chienne. Je ne veux pas l'ouvrir parce que je ne veux pas être déçue. Je ne veux pas qu'on me dise que je n’ai pas été retenue, que mon texte était bon... mais pas assez bon, tsé... tout ça, je n’avais pas envie de le lire.
Puis, un moment donné je me suis dit qu'il faudrait bien que j'arrête de paniquer et que j'ouvre la maudite enveloppe pour voir. Et si... et tout d'un coup que la réponse serait bonne, que je serais tombée dans l'oeil du comité et qu'on aurait aimé. Bon, après une grande respiration, j'ouvre l'enveloppe.
Sept mots ont suffi à me faire arrêter le coeur : « Madame, J'ai l'honneur de vous annoncer que... » Là, j'ai arrêté de lire... parce que je voyais plus clair. Je pleurais comme une madeleine (désolée pour les madeleine qui me lisent ;) J'ai laissé tomber la lettre et j'ai pleuré un bon coup (je le sais, je le sais, je suis une braillarde chronique, mais que voulez-vous, à mon âge ça ne se change pas... ça coûte juste plus cher en kleenex, ha ha ha).
Ensuite, j'ai repris la lecture. « Vos mots ont su toucher le comité d'évaluation qui a passé en revue les 27 manuscrits soumis, ce qui vous assure une place dans cet ouvrage à paraître vers la fin du printemps aux Éditions du Quartz... » Redépose la lettre sur la table, rebraillage en règle, ressaie de nouveau de retrouver mon souffle, bref, un tsunami d'émotions, de reniflage, de kleenex et de larmes. Je suis seule à la maison... mon chum qui m'attend dans un de nos loyers pour aller acheter du plancher flottant et de la céramique.
Y a une personne à qui j'ai promis que j'annoncerais la nouvelle en primeur. Une collègue de travail, Marie-Claude, qui m'a parléen premier de ce projet et qui, chaque semaine me demandait si j'avais eu des nouvelles du concours. J'ai donc laissé un long message sur la boite vocale de Marie-Claude (désolée pour l'incongruité du message, Marie, j'étais full émotive ;) Puis j'ai annoncé la nouvelle à mes 293 ami(e)s Facebook et je suis allée acheter du plancher flottant et de la céramique ;)
Merci d'être là pour me permettre de partager mes états d'âme aussi fous puissent-ils être. Vous me faites un tel bien et c'est grâce à des gens comme vous que je peux faire ce que j'adore le plus faire... écrire!
À la prochaine...
PS : Et sur invitation du monsieur du Service culturel de la Ville de Val-d'Or, je suis donc devenue membre du Conseil de la culture de l'Abitbi-Témiscamingue.. (whout, whout, whout) dans la catégorie Lettre! Rien de moins!