lundi 21 mars 2011

Tu as fermé tes yeux...

Les larmes coulent de mes yeux, sans que je n'y puisse rien, sans que je les arrête, sans même que je m'en soucie. Toute la journée je les aies refoulées, ravalées, fait taire. Fallait être forte, fallait être alerte, fallait être sur le qui-vive. D'autres que moi avaient aussi des larmes qui coulaient, des yeux qui gonflaient de peine, des rides d'incompréhension traversant leurs fronts. Ces pleurs, ma belle, étaient pour toi !

Tu as décidé, par un beau dimanche ensoleillé, au lendemain de ton 15e printemps, de fermer tes yeux à tout jamais, de ne plus vivre ta peine, ta tristesse, ta solitude. Tu as fermé tes yeux à jamais, en faisant l'impensable, l'incroyable, l'irréparable. Tu as fermé tes yeux à jamais, laissant derrière toi, on s'en doute, des proches dévastés, mais aussi, une communauté étudiante sous le choc, des professeurs ébahis, sans défense, le coeur brisé, le souffle coupé.

Je ne te connaissais pas beaucoup. Je te connaissais plus par ton nom, inscrit sur une feuille de couleur saumon, qui me passait entre les mains quatre fois par jour. Un nom sur une feuille de présence. C'était  mon lien avec toi ! Mais d'autres, Danielle, Josée, Jérôme, Chantal, avaient un attachement particulier avec toi, ils te connaissaient... même si tu étais toute discrète, toute effacée,  toute retenue.

Ton départ a laissé un grand vide dans le coeur et dans le tête de plusieurs des personnes que tu cotoyais quotidiennement. Tout au long de la journée, on a pu voir se tisser une solidarité, belle à voir et touchante, qui faisait venir les larmes aux yeux.

Mes larmes coulent encore et je n'y vois plus rien. Je veux juste te dire en terminant que même si je ne te connaissais pas beaucoup, ton départ m'attriste énormément et j'ose espérer que tu as pu trouver la paix et la sérénité qui te faisaient défaut ici-bas. Je te le souhaite de tout coeur. Au revoir, ma belle ! 

14 commentaires:

  1. Touché, Lucille. J'ai le coeur en compote.
    Câlin virtuel.

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  2. Misère que c'est moche, si jeune et si peu d'espoir.

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  3. Merci ! Vous êtes gentils. C'est la première fois que je vis ça... et je trouve ça rough en maudit. J'ose pas croire ce que ça doit être pour la famille.

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  4. Ouf! C'est trop triste... 15 ans et tant de souffrances. Y'a pas de mot pour ces occasions. :(

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  5. Ouf...J'ose pas imaginer la douleur des parents...Je suis sans mots...

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  6. C'est tellement triste baisser les bras si jeune avec toute le vie devant soi.
    e
    Mes sympathies aux proches et à tous ceux et celles qui l'ont côtoyée.

    Je me rappelle la douleur quand un ami du secondaire est décédé pendant l'été d'un accident bête. Je me rappelle le rapprochement et toute la solidarité que cela avait créé dans ma petite communauté.

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  7. Lucille, j'ai déjà enseigné à un élève de 15 ans qui s'était suicidé durant l'année, pendant une activité parascolaire. Près de l'école où je travaillais, il y avait une voie ferrée... C'est là qu'il avait décidé de terminer ses jours.

    Une onde de choc a parcouru l'école quand la nouvelle s'est répandue. C'était trop affreux !

    Je comprends tout à fait ce que tu vis...

    Toutes mes sympathies à la famille de cette jeune fille.

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  8. Sujet sensible pour moi. Ça me déchire. Venant d'une région éloignée, je n'en ai pas assez de mes dix doigts pour compter ceux que je connais qui ont fait ce même choix. Douleur, souffrance, vide, culpabilité...ceux qui restent se questionne indéfiniment...J'ose à peine imaginer ce que l'entourage de cette jeune fille ressent.

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  9. Merci ! Je ne sais pas quoi répondre... chaque fois que j'y pense, je pleure ! Vous êtes tous super fin et vos bons m'ont fait du bien ;o)

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  10. Pauvre petite, elle voulait cesser d'avoir mal. C'est vraiment dommage qu'elle ait choisi ce moyen. Sympathie à toute sa famille et à ceux qui étaient dans son entourage.Oui, tu fais bien Lucille ...laisse tomber tes larmes ça aide à accepter. Je pense à toi ...

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  11. Mes sympathies vont vers toi, Lucille, et vers la famille de cette pauvre petite... Dans des situations comme ça, les mots ne pourront jamais traduire toute l'étendue de notre désarroi...

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  12. Merci Maman, Merci Isabelle ! C'était les funérailles aujourd'hui. J'y suis pas allée, mais paraitrait que c'était triste !

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