samedi 16 novembre 2013

Plonger dans l'univers de Katia Canciani...

Il y a de ces livres qu'on achète et qu'on met dans sa bibliothèque sans l'avoir ouvert, et ce, sans aucune raison particulière et pour toutes les excuses possibles et imaginables... la plus courante étant le manque de temps!

Ce matin, je faisais du ménage justement dans cette bibliothèque où s'entremêlent des livres (nombreux) que j'ai lus avec passion et d'autres (tout aussi nombreux) que j'ai achetés pour les lire plus tard... Depuis quelques années les livres qui entrent chez moi sont uniquement écrits par des auteurs québécois. Longtemps j'ai favorisé la littérature « étrangère » au détriment de ce qui se fait chez nous et je le regrette amèrement puisqu'il y a tellement de diversité dans la littérature québécoise

Bref, je faisais le ménage dans ma bibliothèque et je suis tombée sur un petit livre Lettre à Saint-Exupéry, de Katia Canciani, que j'ai acheté au hasard de mon premier Salon du livre de Montréal, en 2011. J'avais une vague connaissance de l'auteure qui circulait parmi les amis de mes ami(e)s auteur(e)s. L’an passé, le destin a voulu que je croise la route cette dame que j'ai eu le bonheur de rencontrer. Je suis tombée (littéralement) sous son charme. Elle possède une profondeur et un charisme si particuliers.

Malheureusement pour moi, son livre a dormi durant tout ce temps dans ma bibliothèque, attendant sagement que je me décide à y découvrir son trésor. Ce midi, durant la pause repas tout en mangeant ma salade aux épinards et crevettes, j'ai mis le nez dans ce petit livre de 70 pages, magnifiquement illustrés par l'auteure elle-même qu'elle a publié en 2009. 

Et j'ai lu, j'ai lu, j'ai tout lu... j'ai pleuré, j'ai rêvé, j'ai cru, j'ai douté, j'ai eu espoir, j'ai compris. 

La Lettre à Saint-Exupéry est un merveilleux voyage dans la tête et le coeur de l'auteure qui avec un vocabulaire d'une richesse inouï nous transporte tantôt dans des paysages fabuleux qu'elle a vus en exerçant son métier de pilote... 

« Tous les joyaux et tous les rois ne sont que galets comparés à ce vivant et délicat chapelet.» (page 18) pour parler de la beauté de la Grande Barrière du Cap Tribulion, en Australie. 

Et se dévoilant avec un côté charmant, poétique...

Katia Canciani
(photo prise sur le site web de l'auteure)
« Sous peu, les lacs se figeraient pour une litanie de lunes", (page 34) quand elle parle de l'approche imminente de l'hiver.

Tantôt en nous exprimant de vives et cruelles émotions ressenties dans sa passion qu'est l'écriture... 

« Car, quand on est si déprimé, on a parfois besoin de se confier à un ami. Fut-il imaginaire. » (page 45).

Et...

« Car j'ai mal à l'âme et qu'écrire m'apaise! » (page 68).

Et elle pose la question qui m'a rejointe dans toute sa cruauté et qui tourne en boucle dans ma tête depuis: "Où était donc ma place?" (page 40). 

Le fait que l'auteure soit une connaissance aura eu deux aspects opposés à mon jugement de son livre. Je me sens privilégiée d'avoir dans mes connaissances des gens avec autant de talent tout en saluant son courage en regard à la quête et la traversée qui ont caractérisé son parcours de vie. Mais la lecture de ce petit bouquin m'aura permis de trouver une belle définition de la passion qu'un auteur a ou devrait avoir avec les mots : « Écrire c'est créer un univers de mots dans lequel un lecteur viendra en voyage » (page 64).

Puis elle nous partage une lettre qu'elle a écrite à Félix Leclerc (page 60)... Sublime!

Et maintenant, mon nouveau mantra sera : "... L’écriture pour le bonheur de l'écriture... l'écriture non, pas en vue d'être publiée... mais l'écriture par pur délice de coucher les mots sur papier des les glaner de les aligner de les permuter de les secouer. " (page 48). 

Le livre Lettre à Saint-Exupéry pour un beau voyage intérieur, pour remuer émotions vives et douceurs pénétrantes, pour connaître une auteure touchante et vraie. 

Un livre à (re)découvrir... 

P.-S.: (l'auteure aime aussi les P.-S). - Elle a un nouveau livre qui sortira bientôt. L'envolée d'Antoine, aux Éditions Isatis (printemps 2014). 


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