mercredi 6 avril 2011

Quand la faiblesse devient une obsession...

Dans un moment de grande créativité, l'ami Pat a lancé un défi qui mettrait à nue les faiblesses des écrivains de son sélect cercle d'amis blogueurs, dont j'ai l'infime honneur de faire partie ( plus amie qu'écrivain, pour l'instant).

Depuis dimanche que ça trotte dans ma tête ce sujet et comme toute personne qui n'a aucune confiance en elle, je ne savais pas quoi écrire ! Pas que j'ai pas de faiblesse... au contraire, on dirait que je n'ai que cela. Mais j'avais comme un peu honte de mettre ces travers par écrit, me disant que je ne ferais plus le poids parmi cette brochette d'écrivains (amateurs et professionnels) qui pourraient venir lire la vision que je présenterais de mes faiblesses.

Mais après je me suis dis que je m'étais lancée dans cette belle aventure en étant pleinement consciente que j'avais beaucoup (beaucoup, beaucoup) à apprendre de ces gens et qu'à défaut d'être honnête avec moi, je me devais de l'être avec eux.

Qui sait, en ouvrant mon coeur et mettant mes tripes sur la table, j'arriverais à surmonter certaines de ces faiblesses.

Ma faiblesse la plus importante, celle qui me mine par en dedans, celle avec laquelle je me bats (presque) chaque jour : la discipline. J'ai zéro discipline. Je déteste la discipline. Je suis allergique à toute forme d'autorité, qu'elle vienne des autres ou de moi.  J'ai le bonheur d'avoir un emploi (au bureau) avec des gens merveilleux qui ne m'impose aucune façon de travailler. J'ai la chance d'être capable de faire mon travail en étant autonome, et c'est pourquoi j'adore ce travail.

Ma hantise de la discipline, me vient sûrement d'une autre vie ou tout était stricte, sévère, obligée, imposée, ordonnée. Toute cette haine pour la discipline fait en sorte que je ne fais plus la part des choses, que je ne dose plus... dès qu'une situation me semble obligatoire, elle me fait fuir. Et cette situation persiste dans tous les aspects de ma vie. J'ai du faire 15 000 régimes que je lâchais à la première occasion, 20 000 programmes de conditionnement physique et 10 000 méthodes d'organisation de mon bureau à la maison. Je déteste faire le ménage, la vaisselle, le lavage.

Côté écriture, je me trouve milles et une choses à faire plutôt que de me mettre sérieusement à la rédaction de mon roman. Je vous donne pas les raisons, mais vous pouvez les imaginer. Et les plus courantes, font en sorte que je me remette constamment en question.

Toutefois, quand je m'y mets, mes faiblesses au niveau écriture sont nombreuses... J'ai la bonne défaite de me dire que j'en suis à mes premiers balbutiements et que je me suis lancée dans ce périple sans vraiment de méthode ni de structure. Alors, j'excuse mes faiblesses par la bande ;o)

Une de mes faiblesses : je fais des phrases trop longues, je tourne autour du pot, j'étire en longueur. Quand ça me pogne et que je m'en rends compte, me revient à l'esprit une phrase clé que m'avait dite, un jour, le directeur de l'informartion du journal ou je travaillais (Tu te rappelles, François, de Monsieur Roy) : "Une phrase c'est un sujet, un verbe et un complément". Point, barre, pas plus compliqué que ça. Mais des fois, avant de me rendre compte que je suis partie dans mes grandes élugubrations, je perds un temps fou à réécrire mes phrases et l'inspiration me rend bien la monnaie de ma pièce.

Une dernière faiblesse dont je vous ferais part dans ce billet (pas que ce soit la derniere que j'aie... mais je tiens à ce que vous gardiez une bonne impression à mon endroit... une fille a quand même une fierté), c'est l'impatience. Je voudrais que tout soit fini avant de commencer. Je voudrais voir mon livre sur les tablettes, là, maintenant, tout de suite.

Ce que je déteste quand je lis un roman, je ne le mets pas dans le mien: de longs paragraphes, trop de personnages, des descriptions interminables (je veux savoir pourquoi l'oiseau rentre dans la forêt, mais j'ai pas besoin de savoir la couleur des feuilles des arbres, la quantité de grenouilles dans l'étang, le nombre de coup d'ailes qu'il a eu besoin pour passer d'un arbre à un autre et la quantité de brin de pailles qu'il a eu besoin pour faire son nid).

Je sais pas si je suis récupérable ! Je vais aller lire ce que mes compagnons-blogueurs ont écrit sur le sujet. Peut-être (sûrement) que je vais y trouver des trucs. Et dès maintenant, je travaille sur mon problème de discipline. C'est comme une épine en dessous de mon pied. Ça fait un mal de chien et ça m'empêche d'avancer vers mon objectif ultime : faire publier mon premier roman.

Je sais que je vais y arriver... il le faut !

20 commentaires:

  1. Intéressante réflexion. C'est bien d'avoir conscience de ces choses et de les nommer. Elles sont différentes pour tout le monde, mais on en a tous des petites faiblesses.

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  2. lol! Ce que je trouve drôle, c'est que je me retrouve totalement dans ton allergie à la discipline imposée de l'extérieur. Par contre, quand ça vient de moi, c'est ok. Je suis très très forte pour m'autodiscipliner! lol! Faut pas chercher à comprendre.

    Au lieu de voir ça comme une discipline, essaie de voir l'écriture comme un rituel agréable. Tu t'assois dans ton salon zen, tu mets de la bonne musique, tu te fais un bon thé (ou un ptit cognac, hein, on est pas regardant) et là tu écris, au moins 30 minutes (pour commencer).

    Tu vas voir : abordé comme ça, ça se fait tout seul! ;)

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  3. Je me retrouve beaucoup dans ce que tu écris.
    Je réagis à l'autorité (surtout si elle est exercée arbitrairement), je n'aime pas le ménage et je suis désordonnée lol

    Bien que dans mon cas, je devrais plutôt dire que je manque d'organisation pour travailler.

    Par contre, je ne dirais pas que cela vient d'une vie passée. Je trouve que cela vient de moi-même, de ma personnalité, du fait que j'aime tellement de choses, que je m'intéresse à tout, que je voudrais lire tout, que j'aime écrire sur tout, que je voudrais photographier tout, écrire à tous mes amis, voir tout, etc.

    Sté si on réfléchit à cela, certaines personnes peuvent bien paraître disciplinée comparativement à nous, mais leur vie est tellement linéaire, sans folie, sans passion. Est-ce que tu aurais vraiment , dans le fond de ton coeur, envie d'être cette bonne personne bien disciplinée qui se lève, fait bien son lit, range bien tout derrière elle, travaille bien, dinne bel et bien, sans surprise et sans heurt, retravaille bien, rentre pour préparer son repas calories bien pesés, faire son jogging sur le même trajet chaque jour de 6 à 7 et écrire une heure chaque jour de 8 à 9, après avoir bien repassé son linge du lendemain ?

    J'avais une de mes connaissances qui était un modèle de discipline à la maison et au travail. Ben sa maison, elle semblait sans vie, morte, un musée et la personne semblait éteinte et sans vie, sans passion... sans intérêt.

    Pour moi c'est plus important ce brin de folie que je sens chez toi, ce bouillonnement, cette ardeur, ce besoin d'exprimer des émotions, etc

    Peut-être que les gens comme nous ont besoin de refocusser de temps en temps et de viser la discipline, mais une discipline souple et indulgente. Il faut être réaliste dansnos attentes envers nous même.

    Ce qui ne veut pas dire qu'on arrivera pas à des résultats pour autant. :)

    Allez dis-nous tes forces maintenant :)

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  4. Je seconde Gen.

    Imagine ton temps d'écriture comme une rendez-vous sacré avec ton imagination.

    Honore-le, il est précieux !! :-)

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  5. C'est vrai que discipline n'est pas un mot très attrayant au premier abord, il évoque plein de choses et je suis d'accord avec toi, je déteste quand ça va vient de l'extérieur. Mais quand ça vient de moi et que je le respecte, ça me rend fière ! Le truc, je crois c'est de se discipliner sur des petits objectifs pour commencer : j'écris une heure en fin de semaine, une heure d'ici mercredi et on s'y tient. Ensuite ça devient une habitude et plus besoin de discipline !

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  6. @ Impulsive - Et on dirait que de les écrire... donc de me le mettre sous le nez, mes faiblesses semblent un peu plus surmontable ! J'pense que je vais y arriver ;o)

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  7. @ Éléonore - Je suis contente de voir que je ne suis pas une bibitte rare et que je ne suis pas seule dans cette situation. Tu as bien raison, vivre uen vie aseptisée, rectiligne, sans vie... non merci ! Faudrait juste que je trouve un milieu entre ça et la vie ne montagne russe que je vie constamment ! Merci pour ton commentaire, il m's fait le plus grand bien !

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  8. @ Gen - C'est en fait la que ma réflexion m'amène. Il n'en tient qu`à moi de changer la notion "discipline" pour une approche plus smooth. Je vais me donner des "rendez-vous gallant", chaque jour et mon invité surprise sera "mon roman" avec lequel j'aurais une discussion "endiablée" durant de longues minutes.

    Ça me convient comme scénario et ça devrait être passionnant comme rencontre. Merci pour tes bons conseils ;o)

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  9. @ Annie - C'est exactement ce que je vais faire... et en prime, je vais me prendre un t'tit verre de vin blanc ;o) Merci d'être passée xox

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  10. @ Audrey - À plus petite échelle, ça doit être moins énorme. Je vais me fair un calendrier avec des échéanciers "malléables", donc mon Égo aura pas l'impression que ça lui est imposé ! Merci pour tes bon trucs.

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  11. Je pense ne pas être le seul à posséder ces « faiblesses » de l'écriture.

    Parfois, j'ai honte de moi quand je me relis et je dois souvent recorriger mes erreurs ou mes tournures de phrases APRÈS la publication de mon texte...

    Je ne manque pas de vocabulaire et pourtant, il m'arrive souvent de nager dans le doute. C'est horrible pour une personne qui adore écrire... Mais toi, tu as cet amour dans le sang.

    Tu vas le pondre ce roman, peu importe le temps que tu mettras... :)

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  12. @ Jeff - J'ai aussi ce problème de "relire après publication". Mais je tente de corriger cette faiblesse. Merci pour tes encouragements. C'est vraiment apprécié. Et continu à écrire !

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  13. Moi je te trouve bien bonne. Juste l'idée de penser que j'aurais à écrire un roman et la chienne me pogne. Je n'aurais jamais la discipline pour le faire même si j'avais le talent et le désir. Alors toi t'es bonne, t'es belle, t'es fine, t'es capable!!! :)

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  14. @ What... (faudrait que tu me dises au moins ton prénom ;o) Merci pour ces belles qualités, c'est trop. J'suis certaine qu'avec ton vécu, tu aurais une histoire hallucinante à raconter ! Onn sait jamais...

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  15. Moi je ne connais pas grand chose aux règles spécifiques des écrivains mais je trouve Lucille que tu écris très bien et que tu as un style bien à toi.
    Je ne crois pas qu'il faut suivre une méthode faite par d,autres personnes. Laisse aller ton naturel et fonce dans ton projet sans te donner trop de règles rigides à suivre. Vive la spontanéité et le naturel. Fais-toi confiance, soit toi-même et écrit quand ça te tente.

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  16. Ah oui, la discipline... quel fléau!
    Tu vois, j'en avais aucune. Mais un moment donné j'ai eu un déclic. Je n'ai plus vue l'écriture comme étant une discipline à absolument maitrisé. C'est plus une rencontre avec moi-même chaque jour. Même si c'est fictif, c'est quand même une introspection.

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  17. Récupérable, ma chère Lucille. Assurément :)

    Je suis passé par un chemin similaire, tu sais.

    Merci beaucoup d'avoir participé!

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  18. @ Lilianne - Maman - Les écrivains, sont comme les cuisiniers : tous font de belles choses mais y en a pas deux qui travaillent pareils. Mais tous on eut recours au moins une fois dans leur vie à un livre de recette ! C'est ce livre que je feuillète en parlant avec les autres écrivains. Pour tenter d'avoir un modèle à suivre.

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  19. @ Jane - C'est ce que je tente d'apprivoiser. Que la discipline n'est pas que négative et qu'elle peut avoir son lot de bienfaits. Merci d'être passée.

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  20. @ Pat - Je voulais te remercier. Ton défi m'a ouvert les yeux sur certains aspects que je me devais de corriger... et pas juste au niveau de l'écriture ! Tu m'as permis de m'enligner vers un autre niveau. Chapeau !

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