samedi 28 mai 2011

J'm'en vais au Salon du livre...

Cette année, comme chaque année, je vais aller faire mon tour au Salon du livre de l'Abitibi-Témiscamingue (SLAT). Je pars dans quelques minutes avec une amie et ferais les 2  heures de route qui me sépare de cet événement annuel. Deux heures de route alors que l'an passé, j'y suis allée à pied ! Et oui, ici, en Abitibi-Témiscamingue, notre Salon du livre à la bougeotte... il est itinérant... il se promène ! Chaque année, c'est l'une des cinq villes principales de la région qui a la chance (ou l'obligation, c'est selon) de présenter cet événement littéraire !

C'est donc à Ville-Marie, au Témiscamingue, que se tient la 35e édition de notre SLAT ! En 35 ans, j'ai visité à quelques reprises le salon quand il accrochait ses pénates ici, à Val-d'Or. Mais cette année, j'y vais avec un nouveau regard ! Le regard curieux et avide d'un-auteur-qui-n'a-pas-encore-rien-édité-mais-qui-se-promet-d'être-présente-lors-du-prochain-SLAT ! Je vais me glisser dans la peau de cet auteur et ainsi voir la chose différemment. Avant, j'allais au Salon du livre comme acheteuse de livres ! Je capotais à chaque année... et mon budget aussi ! Wow ! Tous ces milliers de livre, étalés devant moi, qui n'attendaient que moi, qui s'étaient déplacés que pour moi !!! J'y allais seule et je prenais mon temps, je scrutais, je touchais, je lisais, je tatais, je humais... je dépensais !

J'étais pas du genre à aller jaser avec les auteurs ! Par pudeur ou par respect, je sais pas trop ! J'osais pas. Je me disais qu'ils devaient être tannés de se faire achaler et de répéter toujours la même chose. À mes yeux, ils étaient comme inaccessibles. En fait, je ne savais pas comment les aborder et devant cet état, ben je ne le faisais pas ! J'achetais et je passais mon chemin. Ensuite, j'allais lire la biographie de ces auteurs pour en savoir plus sur eux. Bizarre, hein ! Mais, vous savez, je ne suis pas à une bizarrerie près ;o)

Cette année, c'est tout autre ! J'ai (enfin, diront certains) décidé de franchir ce fossé, que dis-je, ce grand Canyon, qui me sépare de mon rêve le plus fou, celui d'écrire un roman. Et avec la rencontre d'une pléiade d'écrivains qui sont devenus mes amis bloggeurs virtuels, ma vision d'un auteur a changé. Je sais - maintenant... - que ce sont des êtres humains comme les autres. Des fois, on peut se figurer que le nom inscrit sur la couverture est irréel, qu'il n'y a pas un coeur qui respire derrière ces mains qui écrivent ! Oui, des êtres humains qui peuvent te faire rire, te faire réfléchir, te faire vivre des moments magiques. Je perçois, maintenant, le livre que je tiens entre mes mains comme le nouveau-né de quelqu'un qui le chérit, qui le pavane, qui l'expose avec fierté, qui le porte dignement à bout de bras pour le présenter à cette manne de lecteurs avides, difficiles, exigeants, intransigeants, sur qui le succès de cet enfant repose.

Oui, des êtres humains qui doivent traverser des douleurs, pires que les contractions, pour mettre cet enfant au monde. Qui n'ont de cesse de remettre en question, jour àprès jour, leurs talents pour aligner les mots, l'incroyable imagination qui les habite. Ils ont ce pouvoir merveilleux de scruter au plus profond de leur neurones, la finale que personne n'aura vu venir. 

Des êtres souvent déchirés par les décisions froides des éditeurs qui, du revers d'un courriel impersonnel, font s'écrouler des heures et des heures et des heures et des heures de travail acharné. De trois mots écrits à la vitesse de l'éclair - et ce, c'est quand ils se donnent la peinde de répondre - ces marchands de bonheur éphémère administrent ainsi un grand coup de poignard dans le coeur de ces auteurs, êtres fragiles s'il en est, qui carburent à l'espoir - infime -, que leur manuscrit sera choisi. Que cette fois-ci sera la bonne, qu'ils auront la bénédiction des dieux, que les planètes seront bien alignées, que le Saint Frère André aura répondu à leurs appels !

Ces êtres, s'ils sont assis dans "mon" salon du livre, ont réussi à franchir les étapes, ont reçu le "oui magique", ont retravaillé, recorrigé (des centaines de fois), réécrit, repensé, reformulé leur roman toujours dans le but de plaire à l'éditeur qui les aura pris sous son aile. Ils viennent célébrer avec la terre entière, leur réussite, leur succès, leur moment de gloire. Ils viennent présenter leur nouveau-né !

Et c'est cela que je vais aller découvrir aujourd'hui, à Ville-Marie, en allant jaser avec, entre autres, les Pascal Cloutier, Richard Petit, Sylvie Gagnon, Hubert Gauthier, Suzie Gibson, Pierre Gougeon, Cécile Hélie-Hamel, François Jalbert. Des gens de coeur qui ont réussi à franchir toutes les étapes colossales pour être présents dans "mon" salon du livre. Et ce, sans compter sur les François Bélisle, Anne-Michèle Lévesque et Stéphane Laroche, des auteurs que je connais personnellement !

Je vous reparle de mon expérience !

À la prochaine...

3 commentaires:

  1. L'an prochain, je devrais y être, yé!
    Coudonc, aurais-tu changé le look de ton blogue, il me semble que ce n'était pas ce fond et ces couleurs? Je ne suis pas très visuelle habituellement, mais là ce vert, il me semble... POur faire printemps?

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  2. Moi aussi j'ai eu une époque où je n'osais pas parler avec les auteurs dans les salons. ;)

    Maintenant je sais que non seulement ce sont des humains normaux, mais qu'en plus si personne ne leur parle, ils s'emmerdent! hihihihihihi

    Bon salon!

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